mercredi 31 octobre 2007

Gouttes de folie

Guy Laliberté , pdg du Cirque du Soleil , met au jour une fondation qui s'appelle Goutte de vie et dont l'existence est vouée à ume meilleur partage de la richesse hydrique dans le monde. Philanthropie pour philanthropie, celle-là n'est pas trop mauvaise quand même, quand on pense que près de la moitiée de la population de la planète n'a pas accès à une eau potable de qualité. On lui a déjà servi quelques mises en garde du genre, choisis bien tes intermédiaires, prend le temps de voir comment ça se passe actuellement sur le marché et surtout ne va pas croire que l'argent peut tout arranger.
Si ce n'était qu'une question d'argent, je crois bien que 4 millions par année pendant 25 ans pour un homme qui vaut 1500 millions, ce n'est pas la mer à boire... Espérons que ce beau geste va entraîner plein de mécènes un peu fous dans son sillon!

samedi 27 octobre 2007

L'outil et son usage

La Commission Bouchard-Taylor se poursuit de plus belle. On y a joint des commentaires «après-audience» sur RDI, où les analystes Québécois et ceux du monde musulman «comparent» leurs points de vue en évitant sagement la confrontation. Une intellectuelle musulmane a mis en garde la population du Québec contre la radicalisation des musulmans modérés, suite aux propos intolérants et xénophobes de quelques individus, lors de l'audience de Trois-Rivières. Son coup de semonce est la réponse du serpent que l'on menace; vous devez nous accepter sinon...
On pourra interprèter les résultats de la commission de bien des façons, tout comme on aura pu s'en servir pour véhiculer beaucoup de craintes et de préjugés. Tout ce que je souhaite, c'est que nous continuions à avancer socialement sans se taper sur la gueule, et que nous soyons capables de nous parler à l'extérieur d'un cadre formel, qui prend des allures de tribunal populaire. Avec un marteau, on peut construire une maison, on peut aussi tuer son voisin. Avec un x-acto, on peut ouvrir une boîte, couper du papier, on peut aussi détourner un 747.

jeudi 25 octobre 2007

HOMA

Coluche avait l'habitude de dire:«Chez-nous, les fins de mois étaient pas mal difficiles, surtout les trente derniers jours.» Quand j'ai vu l'annonce du film d'Anaïs Barbeau-Lavalette «Le ring», j'ai pensé à la vie rude des quartiers défavorisés, qu'il soit de Mtl ou d'ailleurs. «La rage de l'ange» de Dan Bigras nous avait donné un portrait assez réaliste et insupportable, malgré que l'ambiance poétique permettait de respirer un peu en désamorçant le tout. La vie dans la rue, la drogue et les rivalités entre les membres des différentes bandes étaient criantes de vérité et le dénouement du scénario de Bigras, montrait l'expérience de quelqu'un qui a été très proche des jeunes de la rue.
Les gangs de rue n'existent pas d'hier. En 1963, on a coupé la courroie de mon sac d'école en cuir avec un couteau de chasse. J'avais huit ans et revenir de l'école à cette époque-là, était aussi hasardeux que de sortir la nuit aujourd'hui, car rien n'était dénoncé et tout était toléré. Le gang de rue dont je parle, ce sont les enfants de la famille Bouchard, dont un a tué un voisin alors qu'il chassait les rats avec un fusil de calibre 22. Dans un village de 1000 habitants, je peux vous dire que ce drame a eu l'effet d'une bombe atomique...mais encore là trop tard! La violence ne vient pas de l'extérieur, elle vient de l'incapacité à exprimer la frustration de ne pas être aimé! Ça, ça fait mal! En fait c'est la douleur des douleurs! Nous réagissons souvent par la colère et le manque d'amour face à des gens qui ont commis l'irréparable; ce comportement à lui seul, devrait nous questionner de façon sérieuse sur notre véritable capacité à aimer. Je crois que j'en voudrai toujours au bonhomme qui a essayé de m'étrangler et dont j'ai parlé dans «Océanostalgie», mais chaque jour j'essaie de diminuer le ressentiment quand je pense à la souffrance de ces individus, et en me disant que personne n'en est à l'abri. Il est plus facile d'avoir accès à la peine des autres à partir de notre propre peine qui est souvent le point de départ de la compassion. Nous devons permettre à nos peines de devenir sagesse...

mercredi 24 octobre 2007

Chute et ascension

En revenant d'un stage d'escalade au début des années 80, nous avons passé une nuit à Trois-Rivières chez une copine d'un de mes compagnons de cordée. Cette fille était tellement désagréable que le souvenir que j'en ai est encore teinté d'amertume. Pendant toute la soirée elle n'a cessé de me ridiculiser, de rire de mes propos, comme si j'étais le dernier des attardés. C'était une soirée mémorablement inhospitalìère, comme un lent trébuchement vers l'enfer... Chère demoiselle, je crois bien que c'est de là que vous me lisez aujourd'hui!

En contrepartie, le stage a été un des plus merveilleux moments de ma vie. Un climat de franche camaraderie, du soleil plein la tête, une roche propre et solide et mon brevet d'enseignement en escalade de rocher à la fin du stage. J'étais tellement à l'aise avec la roche à ce moment-là, que j'ai vraiment senti l'importance de la verticalité dans ma vie, comme une philosophie inhérente à ma personnalité. La montagne donne sa force à l'homme, l'amour de la montagne donne un sens à sa vie...

mardi 23 octobre 2007

Le contenant sans le contenu

L'affaire Pickton, le dossier Norbourg. le scandale des commandites et le conflit en Afghanistan, sont quelques-uns des feuilletons médiatiques qui ont alimenté et alimentent encore tous les départements de nouvelles.
Mais au-delà de la nouvelle, il y a la rentabilité pour le diffuseur, pour qui les chefs de pupitre sont des gestionnaires de la nouvelle et de l'image. Les réseaux d'information continue avaient d'aillleurs flairé la bonne affaire en diffusant «at large» nouvelles, reportages et pubs, orientés selon le contenu et selon l'auditoire auquel il s'adresse. Mais même en parlant de la rentabilité jusqu'à l'écoeurement, une des facettes qu'il ne faut pas négliger, c'est l'accoutumance; l'espèce de «high» que crée une nouvelle inattendue, sensationnelle. Ensuite viennent les chroniqueurs, les débateurs, les éditorialistes et tous les autres pique-assiette et travailleurs satellites, qui profitent de la nouvelle pour «surfer» le plus loin et surtout le plus longtemps possible, car une nouvelle qui dure est rentable pour tout le monde.
Durant ma courte convalescence, je n'ai pas échappé au flot d'information continuel, mais entendre parler du discours du trône pendant huit heures devient aussi lassant que de connaître la marque de soutien-gorge d'une des filles du «loft». Je préfère les entrevues d'experts aux rapports d'imcendie des vieux quartiers de Trois-Rivières. Chaque chaîne de télé à une station en région qui joue le rôle de rapporteur de nouvelles, mais le phénomène de satellisation crée un effet boomerang, empêchant une certaine ouverture sur le monde. Ce n'est pas parce qu'on diffuse au national ce qui se passe près de chez-vous ,que c'est plus important

Journal étudiant

Des élèves d'une école de Mtl-nord ont donné une raclée à coups de poing et coups de pied à une jeune fille...
D'autres étudiants déclaraient aux médias TV qu'il s'agissait là d'une tempête dans un verre d'eau...
Fuck! Mais qu'est-ce qu'on vous a demandé? Est-ce là une opération de relations publiques pour tenter de diminuer les journées de retenue? Et que dire de l'imbécile qui a envoyé son petit bijou de film sur Youtube! Dans quelle sorte de merde les étudiants sont-ils empêtreés quotidiennement pour être aussi agressifs et cons?
La direction de l'école va revoir le menu de la cafétéria et probablement interdire les t-shirts du «Che».

vendredi 19 octobre 2007

L'année de tous les records

La semaine dernière Interpol émettait un mandat d'arrestation international contre Christopher Paul Neil, un canadien soupçonné d'agressions sexuelles et de pédophilie. Interpol a réussi à porter des accusations et à initier les recherches, à partir d'une photo débrouillée prise sur internet. Aujourd'hui (4-5 jours plus tard) il a été arrêté en Thaïlande alors que le monde entier était à ses trousses.
Pendant c e temps-là...

Saviez-vous qu'Oussama Ben Laden avait été admis au livre Guinness des records? Vous ne le saviez pas? Ben Laden est l'homme qui sort ses poubelles le plus rapidement au monde! Selon moi, il doit travailler dans le backstore d'un dépanneur, à deux coins de rue de la Maison Blanche. Six ans de cavale, quand on est l'ennemi #1, ça mérite un autre record.

jeudi 18 octobre 2007

Pourquoi vendredi?

Je hais les vendredis. J'ai toujours détesté les vendredis. On devrait condamner à l'exil toute personne osant prononcer «TGIF» en arrivant au travail. Je suis exacerbé par l'espèce de frénésie entourant l'arrivée du week-end. Ça m'énerve tellement que ça me déprime...
La fin de semaine génère sa propre importance à partir d'un monde dominé par le travail, dont les acteurs ne désirent qu'une chose; finir la semaine! Toujours la fuite par en avant, le présent n'importe pas.
Les heures de travail sont prédéterminées, nous vivons la cohue sur les autoroutes engorgées et le simple fait de planifier un déplacement, nous fait craindre le pire. On dirait un groupe de rats de laboratoire, résignés à attendre la retraite dans la même cage toute leur vie.
Et les autres jours?
En fait, s'il n'y avait pas le travail, les jours seraient relativement pareils, pour quelqu'un qui, disons, n'assiste pas à la messe. Mais nous en sommes réduits à faire les mêmes choses au même moment, tout le monde en même temps.
Je déteste les vendredis, parce qu'ils m'amèment une certaine angoisse; celle de me sentir devenir pareil à tout le monde. Quelle tristesse!

Sélection de post-it

Les suppléments de testostérone font en sorte que ceux qui en consomment deviennent souvent impuissants; 100 kilos de dynamite, mais plus de mèche du tout...

Demandez à un suicidaire quelles sont les principales raisons d'aimer la vie, il vous répondra que l'amour n'existe pas...

Le suicide? Plutôt mourir que de me suicider!

Pourquoi les politiciens ne sont-ils pas attirés par la chirurgie esthétique? Par souci d'une certaine vérité, peut-être?

La recherche de la vérité? Un bottin téléphonique non-imprimé...

Il est difficile de croire que le téléphone ait été inventé par un homme...

À ma mort, je désire être incinéré. De cette façon, on pourra brûler le peu d'argent qui sera gelé dans mon compte en banque...

Un chirurgien esthétique, connaissant lui-même une descente asymétrique de son organe olfactif, a dû subir la même chirurgie reconstructive à trois reprises. Peut-on dire qu'il a manqué de pif?

L'obèsité pousse une personne à se sentir en profonde contradiction avec sa constitution primitive; cette contradiction s'alimente très bien d'elle-même...

Les voisins sont le pire poison social; malheureusement nous sommes tous le voisin de quelqu'un...

Quand j'étais à l'école secondaire, j'avais plutôt l'impression que mes profs, exacerbés par les railleries, se seraient permis d'arriver en classe avec une arme de chasse. Heureusement que nous avons le clonage qui est en route...

Quand le ritalin rencontre le zoloft

Au moment où Jean Chrétien est devenu premier ministre du Canada, mon fils qui avait à oeine dix ans à l'époque, a failli faire un dépression. Je me suis alors demandé pourquoi l'image et l'envergure d'un chef de pays, pouvaient affecter à ce point la psyché de mon fils, qui n'était pas du tout le genre analyste politique. Avec l'arrivée de Paul Martin et de son sourire à l'envers, le choc fût un peu moins grand; le pire de la crise était passé. Mais les conservateurs et leur serieux virage à droite(comme un volant d'auto qui ne répond plus qu'à droite) doivent sûrement payer du surtemps à leurs «spin doctor» pour développer une image moins rigide et «monolithique», bien que j'affectionne particulièrement ce mot.
Le Bloc ne pouvant être élu à Ottawa et le NPD ne faisant pas du tout le poids, si des élections sont déclenchées, la super bataille se fera-t-elle entre Harper et Dion? Je devrais peut-être renouveller la dernière prescription de zoloft de mon fils?

Note: Tous les noms sont exacts dans ce texte, seul les malaises attribués à mon fils sont exagérés, malgré leur réalisme.

mercredi 17 octobre 2007

L'anti-décision

L'an dernier, un journaliste traitait de la qualité de vie des aînés, dans un article publié sur une morne feuille de chou. Il y déclarait:«Moi, je veux qu'on m'euthanasie». Il s'est évidemment fait rabroué par un de ses imminents collègues, qui a pris le temps de lui expliquer, non sans hargne, la différence entre le «suicide assisté« et une visite chez le vétérinaire. À quoi bon!
Il y a deux jours, je suis tombé sur un vieil épisode d'Urgences en «zappant» allègrement; le «zapping» étant pour l'instant considéré comme le privilège du convalescent. Dans cette émission George Clooney se rend au domicile d'une famille dont un garçon est allité et lourdement handicapé. La scène finale est celle où Clooney vide le contenu d'une seringue dans le tube du soluté du jeune garçon et la mère se couche auprès de son enfant, lui prodiguant une dernière tendresse toute maternelle. La scène est déchirante de réalité et de compassion...
Ce matin en me réveillant, j'ai essayé de tout remettre em perspective, me projettant dans une trentaine d'années où, sur un lit d'hôpital, j'accusais une grande perte d'autonomie. Le seul vrai questionnement qui me vient à l'esprit est:«Si je ne suis pas capable de communiquer ma réelle volonté de ne plus continuer à vivre, comment tout cela va se passer?» On ne va quand même pas ouvrir mon testament avant ma mort? Mais il y a une petite voix qui me dit, que j'aurais tendance à laisser venir la grande faucheuse par elle-même. Pourquoi? Aucune idée. Je peux comprendre qu'après avoir vécu 80 ans, mourir dans la souffrance peut paraître injuste et indigne, mais une étape difficile de plus, qu'est-ce que ça peut bien y changer? D'autant plus qu'un degré de difficulté élevé, fera en sorte d'amoindrir la souffrance en l'écourtant. Ma mère avait l'habitude de dire:«Venir au monde c'est dangereux», faisant ainsi réference au taux de mortalité infantile élevé à l'époque. Pourquoi était-ce si dangereux? Parce que la mort était peut-être plus proche de la vie à ce moment-là?
J'ai tendance à penser que le respect de la dignité d'une personne en train de mourir, ne passe pas nécessairement par l'arrêt thérapeutique de ses souffrances. Je pense que la seule façon de se préparer à la mort, est d'accepter que nous sommes mortels, d'accompagner des proches dans leurs derniers voyages et d'arrêter de penser que nous pouvons être un fardeau pour ceux qui souffrent à notre place. Avoir des gens aimants près de nous, c'est le plus beau cadeau que la mort peut nous donner. Mourir debout, c'est poser une dernier geste de vie...

mardi 16 octobre 2007

Le Saint-suaire et la cagoule du Klan

Un seul exposé de »Red neck» et une grenouille de bénitier font en sorte que les audiences de la Commission Bouchard-Taylor, prennent une toute autre tournure. Les immigrés vantent les québécois, les québécois vantent les immigrés. on y confond kirpan et poignard de chasse et une québécoise qui est musulmane depuis 22 ans, nous donne sa propre interprétation du coran. Encore heureux que Said Jaziri n'ait pas assisté à «Tout le monde en parle»...

lundi 15 octobre 2007

Le cantique des quantiques

La plupart des scientifiques en fin de carrière, tendent à délaisser le fractionnement des atomes, un peu comme s'ils avaient trouvé quelque chose de plus «grand» dans l'infiniment petit...
Certains soirs, avant de m'endormir, je m'imagine aux confins de l'univers essayant de visualiser le cosmos dans son entier. Je n'y ai jamais rencontré aucun scientifique, mais il y a toujours ce monolithe...

vendredi 12 octobre 2007

Kaboum!

Un pompier répondant à une alerte, sait très bien que des gens mourront s'il ne fait pas son travail, de même qu'un chirurgien a une lourde responsabilité quand il opère.
Un militaire qui reçoit un ordre, n'a pas vraiment beaucoup de temps pour se remettre en question, d'autant plus si son intégrité physique dépend de cet ordre. Que ce soit pour libérer les Afghans du joug des Talibans ou traquer à mort l'ennemi Ben Laden, comment pouvons-nous contester les accords internationaux nous enjoignant de prêter main forte aux pays en conflit? L'opinion publique a-t-elle le droit de décider quelle direction un conflit potentiellement explosif doit prendre?
Les militaires savent très bien à quoi s'attendre lors d'un conflit et bien que je ne sois pas particulièrement un partisan des luttes armées, je crois que le fait de s'enrôler est un geste personnel et délibéré. Il n'y a pas que des missisons humanitaires, malheureusement!

jeudi 11 octobre 2007

Indice de di$crimination?

Une méga fusion entre la Bourse de Montréal et celle de Toronto a avorté, car le directeur actuel de celle de Mtl serait devenu le #2 de cette fusion en étant francophone. La ministre des finances du Québec a confirmé que l'opposition à la fusion est dûe en grande partie à un second directeur de la bourse de Toronto, qui voyait d'un mauvais oeil, le fait d'avoir un patron francophone. Dans ce merveilleux Canada aux deux langues officielles, plus ça change et plus c'est pareil; nous devrions nous séparer de l'Ontario devant ce type de chantage éhonté. Les analystes nous vantent les avantages d'une fusion, mais le prix à payer sera toujours le même; l'obligation de céder la langue, de devenir anglo pour le travail. We are really lost in a lost world...

Océanostalgie

En proie à un désespoir sans nom, un homme qui était ivre et survolté par une drogue quelconque, a essayé de m'étrangler alors que je m'apprètais à me tourner vers lui. C'est à ce moment précis que j'ai décidé de quitter définitivement mon village sur le bord du fleuve...
J'aimais beaucoup aller courir sur le bord de l'eau, sentir l'air salin se mélanger au goût de la sueur sur la peau de mon visage. J'entend encore les cris des goélands qui sont à la limite du décrochage, tellement ils tentent de se jouer du vent. L'air du large finit toujours par nous rattrapper.
Après mon départ, j'ai été plongé dans l'océan de la grande ville; celui-là même qui m'a procuré un anonymat sécure, une foule dans laquelle je ne craignais plus rien ni personne. Paradoxalement, j'y ai rencontré les personnes les plus significatives de ma vie, car je pouvais être de partout, je pouvais être de nulle part, à condition que je sois moi-même. Je n'avais pas besoin d'être le fils de l'un ou le cousin de l'autre pour exister. J'étais enfin devenu ce que j'étais...
Les meilleurs moments de cette vie sont ceux où je reviens du cinéma, sous un ciel de pluie et j'écoute une émission de jazz à la radio. Ce souvenir est tellement vivant et important que je l'utilise encore pour contrer une certaine forme de spleen.
Heureusement qu'il y a la pluie. La pluie nourricière, salvatrice, la pluie qui nettoie les impuretés et si vous sortez dehors sans parapluie, cette pluie nivelle certaines de nos injustices. Pauvres ou riches, sans parapluie, on reçoit des cordes... Je ne sais pas si vous avez déjà surpris un animal dans la forêt qui se met à l'abri de la pluie, mais il y quelque chose de pathétique et de profondément «humain» dans l'attitude d'attente de l'animal; nous devrions tirer plus souvent des enseignements du comportement des animaux dans leur milieu naturel. La pluie et la pression barométrique contribuent à apaiser les tensions intérieures. Elle fait partie d'un mouvement fondamental, comme la mouvances des eaux et les marées. D'une façon plutôt poétique, je dirais que la pluie c'est comme du temps liquide, un arrêt sur images dans un monde de torrents et de raz-de-marée quotidiens.
Nous vivons tous dans un océan, souvent nous en quittons un pour en retrouver un autre. Par chance, les grands bassins sont interconnectés et liés à notre capacité de nous adapter à l'eau calme après une période en eaux troubles. On peut pleurer dans l'eau, personne ne s'en rendra compte...

mercredi 10 octobre 2007

Et le poisson coupa la ligne...

Au début des années 80, un humoriste avait déclaré à la blague, que Pierre Bourque serait le prochain maire de Montréal. Tout le monde connaissait Bourque pour son implication à l'insectarium qui allait devenir plus tard le biodôme, mais personne ne soupçonnait à l'époque, que la boule de cristal fêlée de Serge Grenier disait vrai. Bourque a été en place pendant plusieurs années, et beaucoup de citoyens peuvent aujourd'hui témoigner de son règne!
Terre-Neuve sera peut-être la première province à se retirer de la confédération canadienne. D'entrée de jeu, cette affirmation peut paraître ironique, car elle a été la dernière à la joindre et le Québec a dû lui céder le Labrador pour que l'opération se fasse. Mais la fougue nationaliste de Dany Williams me force à penser que de deux situations difficiles pour la province, il pourrait choisir la «moins pire». Certes, il lui a été difficile de récupérer une partie des redevances sur l'exploitation du pétrole dans l'atlantique, mais le bilan financier actuel de la province laisse entrevoir des possibilités beaucoup plus grandes, surtout si la pointe de tarte prend du poids.
Au niveau de l'autonomie d'une province, il n'y a rien de nouveau là-dedans; le Québec, l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique sont très capables de tirer leurs épingles du jeu sans le Canada. Terre-Neuve a une population moins importante que les autres provinces et dans ce sens ses besoins sont moins grands, mais les revenus du pétrole , à eux seuls , suffisent pour en faire un «pays»riche.
À la place de Dany Williams, je mènerais une lutte sans merci à un gouvernement réducteur, pour qu'enfin une population puisse s'épanouir dans la dignité et le respect. Plutôt que de mener des débats stériles sur le droit à l'autodétermination et sur la constitutionnalité d'une loi référendaire, plutôt que de tergiverser sur la majorité à atteindre en cas de référendum, parlons plutôt le seul langage que les hommes politiques comprennent, celui de l'argent. Une certain Parizeau a essayé de nous le faire comprendre, mais le discrédit a été fort et la pelure de banane inévitable! «Money talks» disait-il, un message pouvant servir aux jeunes en manque d'idéologie et aussi pour les idéalistes sur le chemin de la refonte constitutionnelle.
Le peuple québécois devrait être indépendant depuis plusieurs années déjà. La recette est simple; voyons combien ça coûte et si la facture est trop élevée, serrons-nous la ceinture ou demandons de l'aide en faisant confiance à ce que nous sommes et avons toujours été, un peuple débrouillard. Cessons de penser que nous sommes des colonisés, incapables et surtout dépendants d'un gouvernement centralisateur qui nous étouffe, et qui ne demande pas mieux de nous affaiblir. Je souhaite à Terre-Neuve, à travers ma boule de cristal fêlée, de devenir un exemple de prise en main politique. Tout ça se passera sûrement par le chemin difficile, mais nous pourrons au moins tirer des conclusions sur notre situation future, ou peut-être sur ce que nous avons manqué dans le passé. Mais il faut être prudent; à trop souvent regarder en arrière, on se cogne la gueule sur les lampadaires...

mardi 9 octobre 2007

Monolithe-matin

Mon média blogue peut sembler bien sobre comparé à la masse extraordinaire d'informations qui se déverse sur le web à chaque jour; seule la teneur du propos mérite qu'on s'y attarde.
Le spectaculaire, le tape-à-l'oeil, les infos subventionnés et tout le «circo mediatico» ne nous obligent à rien, sauf que de croire que tout ce ramassis de merde soit réellement la vérité...
Je l'ai déjà dit, je ne crois pas à la sacro-sainte rigueur journalistique, pas plus que je ne crois aux fait divers. Par contre, je crois en la capacité des gens à se forger une opinion, du simple fait qu'ils soient observateurs extérieurs, pas aussi dupes que l'on puisse penser. L'intelligence et la logique naissent de la nécessité d'écouter sa petite voix intérieure, peu importe que les propos soient décousus, étranges ou subversifs. Viendra un jour où la petite voix s'arrêtera d'elle-même, laissant place à une réflexion articulée, ayant obligatoirement emprunté le chemin de la pensée disloquée. Nous sommes nos propres faits divers, nous sommes nos propres actualités. Il n'y a pas de vie banale, il n'y a que de mauvais journaux!
Tout le monde devrait avoir l'opportunité d'écrire un chapitre de sa chienne de vie, ne serait-ce que pour devenir des terroristes de la plume, même si tout ce que l'on réussit à faire sauter ce sont les épaules des lecteurs. Tout le monde devrait pouvoir donner son opinion sur les actualités, sauf les témoins impuissants des incendies de quartier. Personne ne devrait être «utilisé» par quelque média que ce soit, dans le but de monter un reportage de type «human interest» et faire pleurer «nos» grand-mères dans leurs chambres de résidences.
Je suis en parfait accord avec la nécessité de l'écriture...personnelle, le reste ce n'est que vanité, commérages, calomnies et appât du gain. Tout le monde se questionne sur la valeur de ses écrits, tout le monde trouve un moyen de se remettre en question, mais de ne pas être payé pour écrire un texte, c'est la seule vraie liberté de celui qui écrit!

lundi 8 octobre 2007

Échos de ma ville

Je vis dans une ville où les commerçants et les vendeurs d'automobiles sont considérés comme des hommes d'affaires et sont rois. Je vis dans une ville où il y a une recrudescence de punks dans les espaces publics et où les autos modifiées font de plus en plus de bruit la nuit. Je vis dans une ville où les policiers disent aux citoyens qu'ils sont dépassés par manque d'effectifs, quand un vandale arrache les fleurs de votre parterre. Je vis dans une ville où le manque d'éducation et l'abdication des parents contribuent à former de la graine de canaille, celle-là même qui donnera raison aux policiers dans leurs moyens de pression.
Le tableau que je dresse est particulièrement alarmiste et négatif, pourtant ce sont tous des faits réels mettant en cause une bonne partie de la population. Ma ville détient le record non enviable du plus grand nombre d'arrestations pour alcool au volant du Québec; déjà vous avez un indice de la détresse morale qui peut y règner! Ma ville a longtemps été comme un vase clos où la consommation d'alcool devenait une pratique courante, pour ne pas dire culturelle, à l'époque où ce genre de comportement était perçu comme un signe de virilité et de santé sociale.
Ma ville vivra à court terme, de sérieux problèmes sociaux reliés à une acceptation inconditionnelle de son statut de bonne vivante, de recevante et de joyeuse fêtarde; le premier janvier de l'an 2000, ce joyeux millénaire a commencé par un meurtre...

dimanche 7 octobre 2007

La peur donne des ailes

Je soupçonne la vie d'être égale avec tout le monde...Je revendique le droit à la libre pensée, pas comme si quelqu'un ne m'en empêchait, mais plutôt pour que personne jamais ne m'en empêche! Je vis, je respire, je pense, je réfléchis et je tire mes propres conclusions sans pour autant prétendre détenir la vérité; au contraire avoir ses propres opinions c'est chercher la vérité, sa propre vérité.
Croire en la valeur de l'humain au singulier, c'est apprendre à se connaître comme disait Socrate. C'est croire que l'investissement dans la connaissance de soi nous amène à une plus grande tolérance de l'autre, car nous sommes tous animés des mêmes peurs, des mêmes préoccupations. La peur de l'autre nous empêche souvent d'agir, mais quand nous agissons avec ce que nous sommes d'une façon toute authentique, c'est un message de respect de l'humain que nous envoyons à tous les humains.
Les conflits mondiaux me laissent souvent l'impression que le pouvoir de négocier n'appartient à personne, que les guerres existent parce qu'elles ne peuvent être règlées par la négociation, un peu comme si l'étape menant à la négociation était déjà une négation du conflit éventuel. Aucun conflit mondial ne pourra être réglé de façon politique ou diplomatique, seule la prise de conscience personnelle de notre propre valeur peut nous empêcher de nous entretuer. Nous sommes à la fois le poison et l'antidote...

vendredi 5 octobre 2007

Comme une odeur d'argent...

Un soupçon de dilaudid et la douleur disparaît... Suite à ma petite chirurgie, je ne peux m'empêcher de penser au film de Paul Arcand traitant de la surconsommation des médicaments au Québec. L'industrie pharmaceutique avec ses grands sorciers, ses représentants des ventes en souliers vernis et Lexus, n'a fait que suivre le chemin imposé de la performance et de la cotation en bourse. Qui ne se souvient pas des pharmaciens attirant les médecins avec des rabais sur le prix de location des locaux leur servant de cliniques? Et que dire des voyages dans le sud pour ces mêmes pharmaciens ou médecins, toutes dépenses payées par les grands sorciers eux-mêmes! Et maintenant la question qui tue:«Y a-t-il un complot?»
Sommes-nous les victimes d'un complot ou l'hallucination collective que nous impose notre consommation de médicaments fait en sorte que nous n'y voyons plus rien? Évidemment, derrière la consommation de médicaments, il y a un atroce mal de vivre, une douleur extrême, une affliction intense, pour utiliser une formule à la mode, qui nous pousse à dire:«Docteur, donnez-moi des pilules». Peut-on vraiment blâmer celui qui dans son serment d'Hippocrate, a pris l'engagement solennel d'aider ses patients, de les soulager au meilleur des ses connaissances et les amener lentement sur le chemin de la guérison, ne serait-ce que par l'effet placebo? Non, nous avons créé un système ou la prise en charge de l'individu par «ce» système, le déresponsabilise à fond, et le dépossède de sa capacité à se soigner lui-même.
Je pourrais presque dire que le dilaudid m'a amené un soupçon d'extra-lucidité me permettant de voir plus clair dans l'arnaque de la santé. Ne jamais oublier qu'au-delà de la prescription, il ya la facture qui suit et que le pourboire est déjà compris...

mardi 2 octobre 2007

Comme une odeur d'éther...

«Dans une salle d'attente d'hôpital, des membres des triades chinoises achètent une statue de Bruce Lee et demandent au contrebandier s'il veut être payé en yens ou en dollars canadiens. Un médecin amérindien me demande pourquoi je suis là et pose une pancarte sur la table disant «Dr Desmeules et cie». On me donne un appareil-photo ou je peux visionner des diapos sur le thème;«Ce que les gens font de leurs vies».
Malgré ce rêve plutôt éclaté, je retrouve une partie de ma réalité sauf pour ce qui est des triades. Ce n'est pas le premier rêve aussi révélateur de mon stress nocturne, il y en a un autre où je me réveille et un homme se tient à côté de moi, un revolver sur ma tempe. Il me demande de ne pas bouger, sinon in tirera, Je bouge, il tire...J'entends le sifflement de la balle dans mon oreille pendant dix secondes au réveil!Plutôt brutal comme réveil!
Je dois me rendre en chirurgie jeudi et espérons qu'il n'y aura pas de triades dans la salle d'attente! Ma chirurgienne n'est pas chinoise, je crois.