Ce que vous pouvez acheter, définit dans les grandes lignes, ce que vous êtes comme individu. Du moins, c'est ce que veut vous faire croire la pub, les banques et les pourvoyeurs de cartes de crédit. Les gens sont obnubilés à un point tel par ce qu'ils veulent se procurer, qu'ils n'hésitent pas à contracter de nouvelles dettes, même quand leur indice d'endettement ne peut souffrir la moindre pression supplémentaire.
Le capitalisme sauvage, comme le décrivent ses détracteurs, contribue à créer des écarts toujours plus grands entre les classes sociales. Cela s'entend si on pense qu'une personne qui gagne en moyenne $20,000 par année, paie le beurre au même prix que celui qui en gagne $200,000. J'entends les éclats de voix des bien pensants, qui diront que l'argent honnêtement gagné est la base de notre économie, que tous les individus ont des chances égales de progresser dans notre monde capitaliste et que seuls, les fainéants, ne peuvent réussir dans un monde offrant autant de possibilités.
J'avoue que je serais quelquefois tenté de pencher du côté des "bien penchants" et de condamner tous ceux qui en arrachent, écorchant au passage les gagne-petit, mais je sais pertinemment que je ferais une grave erreur. Pourquoi? Tout simplement parce que plus vous avez de l'argent et plus il est facile d'en faire disparaître la provenance, d'effacer les traces de souscriptions à des abris fiscaux et de créer des dépenses qui rapportent. En contrepartie, les gagne-petit n'ont souvent qu'un revenu minable, pour lequel ils sont imposés généreusement et pas beaucoup de possibilités d'épargner, ou de même penser à un échappatoire fiscal.
Alors que trouverait-on dans le portefeuille de Karl Marx aujourd'hui? Probablement une carte de membre du PCC, (à vous de choisir la signification du sigle) le numéro de téléphone de la responsable de ses REER et un petit bouton panique relié directement à suicide-action...