samedi 31 janvier 2009

Que trouverait-on dans le portefeuille de Karl Marx aujourd'hui?

Le contexte de la crise financière, blesse les égos des consommateurs dans ce qu'ils ont de plus précieux; le pouvoir d'achat.

Ce que vous pouvez acheter, définit dans les grandes lignes, ce que vous êtes comme individu. Du moins, c'est ce que veut vous faire croire la pub, les banques et les pourvoyeurs de cartes de crédit. Les gens sont obnubilés à un point tel par ce qu'ils veulent se procurer, qu'ils n'hésitent pas à contracter de nouvelles dettes, même quand leur indice d'endettement ne peut souffrir la moindre pression supplémentaire.

Le capitalisme sauvage, comme le décrivent ses détracteurs, contribue à créer des écarts toujours plus grands entre les classes sociales. Cela s'entend si on pense qu'une personne qui gagne en moyenne $20,000 par année, paie le beurre au même prix que celui qui en gagne $200,000. J'entends les éclats de voix des bien pensants, qui diront que l'argent honnêtement gagné est la base de notre économie, que tous les individus ont des chances égales de progresser dans notre monde capitaliste et que seuls, les fainéants, ne peuvent réussir dans un monde offrant autant de possibilités.

J'avoue que je serais quelquefois tenté de pencher du côté des "bien penchants" et de condamner tous ceux qui en arrachent, écorchant au passage les gagne-petit, mais je sais pertinemment que je ferais une grave erreur. Pourquoi? Tout simplement parce que plus vous avez de l'argent et plus il est facile d'en faire disparaître la provenance, d'effacer les traces de souscriptions à des abris fiscaux et de créer des dépenses qui rapportent. En contrepartie, les gagne-petit n'ont souvent qu'un revenu minable, pour lequel ils sont imposés généreusement et pas beaucoup de possibilités d'épargner, ou de même penser à un échappatoire fiscal.

Alors que trouverait-on dans le portefeuille de Karl Marx aujourd'hui? Probablement une carte de membre du PCC, (à vous de choisir la signification du sigle) le numéro de téléphone de la responsable de ses REER et un petit bouton panique relié directement à suicide-action...

vendredi 30 janvier 2009

Pour en finir avec la colonie...

Le gouvernement fédéral organisera une commémoration de la bataille des Plaines D'Abraham à l'été 2009, plus précisément une reconstitution historique dans la ville de Québec. Évidemment, les montées aux barricades sont déjà commencées...

Quelqu'un, quelque part, éprouve-t-il un malin plaisir à nous rappeler joyeusement que nous avons perdu contre les anglais? Que notre peuple a subi une domination anglaise pendant de nombreuses années, nuisant ainsi à son épanouissement et à la pleine expression de sa culture? Finalement, je me rends compte que plus ça change et plus c'est pareil; le gouvernement fédéral continue à entretenir une mainmise de style britannique, lançant ainsi des évènements ponctuels de réassimilation, En fait, c'est l'histoire qui se répète parce que rien n'est réglé!
Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe dans la ville de Québec? J'ai souvent l'impression que la "Capitale Nationale" s'anglicise, s'internationalise et a de plus en plus de difficulté à jouer son rôle de capitale nord-américaine de la francophonie. La fête, le party , les beuveries et les reconstitutions historiques, c'est uniquement ça être Québécois en 2009?

Personnellement, la reconstitution de la bataille des Plaines D'Abraham, c'est deux choses: soit un gros party, à travers un jeu de rôle qui va sûrement se terminer en beuverie, ou une tentative du gouvernement fédéral d'écraser une fois de plus les francophones du Québec, dans une démarche digne de s'inscrire dans le sillon du scandale des commandites.
Pour une bonne majorité de Québécois indépendantistes, l'importance historique que l'on veut donner à cette bataille, dans ce type de commémoration, ne pourra jamais faire contrepoids aux atteintes à la fierté d'un peuple, qui sont des blessures encore trop vives.

Il faut très bien réfléchir à ce genre de rappel historique avant de poser des actions, et surtout éviter que ce soit un évènement trop populaire ou un gros party inutile, salissant ainsi les visions d'avenir d'un peuple qui n'a qu'une raison d'être; avancer...

jeudi 29 janvier 2009

Quand le coeur du "Lion" s'essouffle

Chaque jour Richard Martineau chausse les souliers vernis de l'avocat du diable, et plonge dans la tourmente alimentée par des polémistes de toutes sortes.

J'ai toujours lu Martineau. Je ne possède pas de carte de fan club, mais je réussis quand même à ne pas toujours être d'accord avec lui. Par contre je suis d'accord avec vous; d'avoir été un fidèle lecteur depuis de nombreuses années, ne me confère pas un droit de critique plus grand, mais au moins j'ai le mérite de savoir de quoi je parle!

Sur son blogue, les participants semblent un peu cyniques. Plutôt que d'élargir un débat social, ils renchérissent assez souvent des positions antagonistes, ce qui a tendance à appauvrir la qualité de l'échange. Mais on ne peut blâmer Richard Martineau, pour l'inélégance des propos des internautes participant à son blogue.

Dans un courriel, je lui ai reproché son affiliation à Québécor et au Journal de Montréal. Trop populaire, pas assez articulé. Martineau n'a pas donné suite au courriel; il ne le fait jamais. Dans une entrevue à Bazzo.Tv, il expliquait que, comme tout le monde, il vivait un certain embourgeoisement et que les conditions de travail au Journal de Mtl ont pesé lourd dans la balance. Difficile d'être contre la vertu...

Peut-être peut-on, à la fois, être bourgeois et continuer à développer son sens critique? Peut-être peut-on devenir un voisin gonflable et croire que les assistés sociaux le sont par choix? Peut-être peu-on flatter la tête du fils de son voisin, tous les matins en partant au travail et négliger les siens?

Richard Martineau, je crois sincèrement que tes écrits seraient plus utiles ailleurs, que dans un journal qui se contente d'écrire ce que le peuple "veut" lire. Il est trop dommageable de perdre des hommes de valeur, au profit d'une condescendance journalistique diluée dans le quotidien. Je sais bien que tout le monde a son prix, mais les gens qui te lisent, seront toujours le meilleur indice de la valeur de tes opinions...

mercredi 28 janvier 2009

Vie privée VS secret public

La frénésie entourant la demande de pension alimentaire faite à un milliardaire québécois, n'est pas encore chose du passé. On parle de poursuite envers certains blogueurs qui auraient révélé l'identité du père, car il s'agit d'un père, pas seulement d'un type qui a de l'argent...

La loi est pourtant claire; un interdit de publier est sanctionné quand il faut protéger des mineurs ou la population en général, et l'ignorance de cette loi, n'est pas une excuse. Au Québec, c'est comme ça que ça se passe!

Mais hormis la curiosité morbide de certaines gens en ce qui concerne la vie des autres, il y a un paquet de badauds qui glandent au palais de justice, à la recherche d'histoires truculentes. Tout le monde veut savoir tout de tout le monde, et tout de suite.
La majorité de ces badauds, qui ont des vies plutôt mornes et routinières, se réjouissent des malheurs qui touchent surtout les gens fortunés. C'est là le comble de l'envie et de la jalousie; de penser que les gens "fricqués" n'ont pas d'émotions, pas de peine et qu'ils sont protégés des malheurs par leur argent. Quel manque total de compassion...
En tant que blogueur, et fier de mon appartenance à la cybercommunauté, je serais peiné d'apprendre que des blogueurs ont été poursuivis. Toutefois, il faut garder à l'esprit que derrière un clavier ou un pseudonyme, les garanties d'immunité sont de plus en plus faibles.

La responsabilité d'un écrit personnel qui devient public par le web, nous soumets à toutes les lois régissant les interdictions de publier. Ce n'est pas le droit à l'information qui est en cause ici, mais bien la seule protection du public.

jeudi 22 janvier 2009

Les derniers baisers de Guantanamo

J'ai entendu dire entre les branches que Barack Obama rappelle les agents de la CIA et les soldats, afin de fermer définitivement Guantanamo. (Décidément, il ne perd pas de temps Barack!)



Nous vivons dans une société qui légifère, sous le poids de l'opinion publique et de statistiques. Sous des apparences de protection contre des cartels extrémistes, certaines libertés individuelles sont sacrifiées au profit de la sécurité collective.



Tous les rebondissements de l'affaire Omar Khadr, ont de quoi faire réfléchir. La suppression des libertés individuelles, envers un individu soupçonné d'appartenir à un groupe terroriste, est-elle un abus de pouvoir? Est-il nécessaire d'adopter des lois supprimant les libertés individuelles, par crainte d'attentats terroristes?



Omar Khadr, dont le père était identifié comme appartenant à Al Qaïda, devait-il subir une détention provisoire permanente, dans le but éventuel d'être accusé?




Au moment où Khadr a été arrêté, il aurait dû être aiguillé différemment, même en vertu d'une loi qui, elle, ne semble pas faire de différence. Il aurait dû être aiguillé différemment, ne serait-ce qu'en fonction de son âge. Le SCRS fera un jour son mea culpa...espérons-le!



Si vous croyez que le terrorisme ne change pas le monde, je vous invite à lire Inquiétude à Madrid-Barajas sur magmabeat.blogspot.com

mardi 20 janvier 2009

E Pluribus Unum

Soyons clairs! Les américains n'ont pas voté pour Barack Obama parce qu'il est noir...

Mais quand j'entends certains intellectuels noirs douter de la capacité d'Obama de bien remplir son mandat et décevoir la communauté noire, j'avoue sentir un léger réchauffement d'oreilles. Les américains n'ont pas voté Obama pour qu'on leur pardonne le lourd passé esclavagiste, pas plus que pour donner dans la discrimination positive.
La population américaine, blanche ou noire, croit en la qualité de visionnaire de l'homme politique qu'incarne Obama et à son attitude positive. Que les intellos noirs questionnent son potentiel à gouverner et à réussir, avec des arguments plus ou moins solidaires, me fait penser que les noirs sont des juges plus durs que les blancs.

Peut-être est-il plus difficile d'afficher son nationalisme et sa joie, quand on enseigne dans une université blanche? Peut-être est-il mal vu dans ce milieu, de féliciter les siens et de leur faire confiance?

Il existe encore une ségrégation insidieuse, souterraine et le simple fait de ne pas vouloir prendre parti publiquement pour l'un des vôtres, vous rend suspects.

Obama a été élu parce qu'il prône le changement, parce qu'il a su utiliser le web comme véhicule publicitaire, rejoignant ainsi des gens de son temps. Plus on parle de l'accession pour la première fois d'un homme noir à la présidence des USA, moins j'y vois un homme noir et plus j'y vois un président; les noirs intellos devraient s'efforcer de faire de même.

lundi 19 janvier 2009

Reflets mauves

Un homme rentre chez lui après le travail, en croyant qu'il est à l'abri du racisme.

Il allume la télé. Sur une chaîne, un reportage sur le contrôle des armes à feu. Sur une autre, un topo sur l'histoire d'un tireur noir embusqué dans le coffre d'une voiture, faisant feu sur des gens à une station-service.

Sur ABC, on passe The colour purple de Steven Spielberg. Prenant place dans son fauteuil, l'homme se dit que les choses n'ont pas tellement changé. Que les blancs continuent d'exercer des pressions sur le peuple noir. Que même les noirs, à la travers la culture hip-hop, sont des oppresseurs pour les noirs.

Il se dit que l'égalité des droits est peut-être une utopie, enrubannée dans une constitution fantoche, brute et obsolète. Il doute de l'efficacité de la mise en application des lois, garantissant des traitements équitables pour tous.
Il commence à douter de sa propre capacité à trier les symptômes potentiels de ségrégation, ne serait-ce que par le gestuel. Pour essayer de se convaincre, il se rend à la salle de bain, jette un coup d'oeil dans le miroir. Ce qu'il y voit le rassure, mais pourtant personne n'est à l'abri du racisme, car c'est souvent dans l'impression d'être du bon côté qu'il prend sa source...
J'ai écrit ce texte en pensant à une anecdote un peu déplaisante du début des années 80. À Mtl, un homme de race noire, m'a coincé entre une clôture et le pare-choc de son auto, alors qu'il essayait de la stationner. J'ai manifesté pas mal de surprise et j'ai vu tellement de colère et de haine dans son regard, que je suis seulement content d'être encore en vie pour en témoigner. Pendant un instant, j'ai eu l'impression de porter une croix qui ne m'appartenait pas, mais je n'ai pas eu le choix de la porter. Il faut assumer son passé, assumer les gaffes de l'histoire sans trop de remord, si on veut enfin avancer dans une certaine forme d'harmonie...

dimanche 18 janvier 2009

Pensées Noires (édition revisitée)

Il y a quelques mois, mon fils et moi avons vu naître le jour en écoutant un choeur gospel de Los Angeles à Espace Musique. Philippe, qui venait d'avoir dix mois à l'époque, et pour qui le matin était un moment de prédilection, ne demandait pas mieux que de découvrir la vie de tous les jours à partir de matins musicaux.

Ce n'est pas chose courante d'avoir un nouveau-né dans les bras à 52 ans, bien que le phénomène que je qualifie de "old-daddying", semble avoir une cote plus élevée de nos jours. Malgré les opinions divergentes de certains collègues de travail, je continue de penser qu'il n'y a pas vraiment d'âge pour avoir des enfants et que de redécouvrir la vie à travers les yeux d'un bébé, est un vrai cadeau du ciel...

Mon cerveau associatif m'a amené à penser à Oscar Peterson et Oliver Jones et ensuite à Mandela, qui a fait une drôle de photo avec Céline Dion récemment. J'ai aussi pensé à Desmond Tutu, à Miles Davis et aussi à Monk. J'ai revu l'anecdote d'Anthony Kavanagh interpellé à la douane française avec son passeport du Canada; "Hey mimile, viens voir, y'a le black qui essait de se faire passer pour un québécois!". Je me suis laissé porté par des images d'esclavage, de la case de l'Oncle Tom et de l'Amistad. J'ai vu des fouets, de la haine et de la peur. J'ai vu la bêtise humaine dans ce qu'elle a de plus insidieux; l'indifférence.

J'ai repensé à mon ami caméraman qui me racontait son premier voyage en Afrique, me détaillant comment il avait vécu sa "minorité" en plein coeur de Soweto et je me suis dit que le remède était peut-être là.... Certains jours je m'ennuie de Spike Lee et de Malcolm X.

Dans deux jours, ce sera au tour de Barack Obama de nous faire penser que nous arrivons de très loin. J'espère simplement retrouver autant d'étincelles dans les yeux de mon bébé, que ce matin rempli de Gospel!

vendredi 16 janvier 2009

La sensibilité, plus proche des gars qu'il n'y parait...

En réaction au texte de Myriam Ségal intitulé; Les gars, plus sensibles qu'il n'y parait...

Les garçons ont plus de difficultés scolaires que les filles et sont décontenancés par l'inversion de la tendance à la réussite. Les filles prennent plus de place à l'école, au hockey et se développent mieux à l'adolescence que les garçons. On cherche de nouveaux modèles de développement pour les garçons; sports-études, cours professionnels, etc...

Il existe un leurre pernicieux dans le tableau compétitif que l'on dresse entre les filles et les garçons, et de faire appel à la génétique pour tenter de dénouer l'impasse, c'est seulement reconnaître qu'il y ait des différences et contribuer à victimiser davantage les garçons.
Les femmes ont toujours été intelligentes et soignées dans leurs études et l'accès à des postes supérieurs traditionnellement réservés aux hommes, a été largement favorisé par une ouverture vers les études supérieures, qui était le fief des hommes pendant de nombreuses années.
Il existe un deuxième leurre, c'est d'enfermer le développement des garçons dans des modèles physiques de sports, de compétitions, de socialisation à travers un esprit d'équipe à tout prix. Personnellement, la musique et la poésie à l'adolescence ont joué un rôle formateur dans ma vie, et ce n'est qu'entre 16 et 20 ans que l'intérêt pour l'activité physique s'est manifesté, parce qu'il favorisait alors une introspection alimentée par mes diverses lectures. (J'ai un backgroud de montagnard et de marathonien quand même considérable)
Le développement d'un individu, fille ou garçon, passe par l'esprit; si dans la vie, on a rien à penser, il ne se passera rien. Si l'intérêt pour les études ou la philosophie est absent, il doit être stimulé par des mentors, car le potentiel brut d'apprentissage est bien réel, malgré leurs degrés différents. Il faut que les adolescents soient en mesure de bien saisir leurs motivations profondes, afin de pouvoir fixer des buts dans leurs vies et au besoin se remettre en question; le sport ne peut être le seul chemin offert...

Dans un univers ou l'ensemble des relations est régi par des 0 et des 1, le rationnel dame souvent le pion à toute tentative d'expression des sentiments ou de la différence. Trouver une nouvelle recette miracle dans l'uniformisation des façons d'enseigner, serait de recommencer une terrible erreur.

Enseignons à nos enfants à penser par eux-mêmes, quoiqu'en disent les statistiques et les généticiens!

jeudi 15 janvier 2009

La survie responsabilisée

Une personne infectée par le VIH, doit-elle obligatoirement divulguer son état, dans une relation sexuelle protégée? Et un cardiaque à La Ronde? Et l'alcoolique qui entre dans un bar? Et vous! Avez-vous la responsabilité de vous informer sur tout ce qui peut menacer votre santé? La réponse remplie de bon sens et de sens commun est oui...

L'ignorance et le manque de volonté à s'informer, ne peuvent être toujours compensées par une prise en charge extérieure, ou par des procès cherchant des responsables à nos négligences.

La plupart des systèmes de prise en charge tend à déresponsabiliser les individus et les rend complices de leur ignorance. Quand des abus sont signalés dans le système, l'état se désengage, laissant choir des individus qui n'ont jamais appris à se prendre en main; le cercle vicieux du blâme vient de commencer.

Si deux personnes se rencontrent et décident d'avoir des relations sexuelles, leur responsabilité réciproque est de s'informer du bilan de santé de l'autre et ensuite de se protéger. Qu'en est-il du mensonge quant à son état? Le mensonge a plus ou moins d'importance, c'est le processus de protection des individus qui l'est. Là-dessus, j'ai déjà lu la Parabole des trois chariots qui illustre très bien qu'il est parfois utile de mentir, mais ça, c'est une autre histoire.
Notre façon de vivre et de survivre dépend largement de notre capacité à mettre à profit, les connaissances souvent les plus élémentaires. Le pire ennemi de l'homme est la paresse intellectuelle et l'auto-sabotage cérébral; pas besoin de personne pour en être infecté...

mardi 13 janvier 2009

Courants alternatifs

Les avancées statiques

Il y a une dizaine d'années, plutôt que d'investir dans l'électrique ou l'hybride, GM et Ford nous ont ramené la Camaro et la Mustang; les fabriquants d'automobiles américains arrivent toujours avec 10 ans de retard.

Pour que les choses changent vraiment, il faudrait que les gouvernements obligent les fabriquants d'autos et les pétrolières à consentir une partie de leurs profits au développement de moteurs hybrides, électriques, non-polluants, plus performants, etc... Ça ne devrait pas toujours être au tour du consommateur de payer la note; le prix exorbitant des voitures hybrides, fait en sorte que vous payez la recherche et le développement de tous les véhicules produits.

Marto le célébrissime

Aux Francs Tireurs mercredi soir dernier, nous avons pu découvrir l'univers décadent et déluré de Marto. Le personnage est un faux bouffon, traité comme un roi par des sujets à qui il donne ce qu'ils veulent; l'irrévérence la plus pure. (Pour éviter les détails, un lance-patate dans le cul, activé au propane, est-ce que ça vous branche?)

Marto croit qu'il a le contrôle sur scène, car sa bouteille de Jack Daniels est remplie de Coca-Cola, mais en fait il est un sous-produit d'un public fucké, dont l'existence même est dictée par une génération de fêtards, qui ne peuvent même pas aligner deux mots l'un derrière l'autre. Longue vie au roi? J'en doute...

Monsieur Progrès

Dans l'interminable sillon du Bye Bye, on a accusé les blogueurs d'avoir fomenté un coup d'état de la critique. Bien sûr, il s'agissait là de déresponsabiliser les journalistes professionnels, qui n'ont participé d'aucune façon que ce soit, à ce lynchage public.

C'est vraiment prendre "vos" lecteurs pour des imbéciles, que de penser que tous les blogueurs sont des frustrés anonymes, qui déversent leur fiel sur le net. La tradition de la chronique d'humeur pamphlétaire a, de tout temps, été largement entretenue par les médias écrits conventionnels. Peut-être est-ce cette perte de terrain qui vous chatouille le nez?

Les blogueurs démocratisent l'accès à l'information, tout en permettant aux internautes, de mieux en mieux informés, de donner leur opinion. La plupart des journalistes d'opinion écrivent ce que les lecteurs veulent bien lire, avec une condescendance ayant pour but de garantir l'abonnement. La cybercommunauté dérange et dérangera toujours, mais de l'accuser d'avoir semé autant de discrédit sur le Bye Bye, est un signe d'ignorance, quant à l'ouverture d'esprit des blogueurs et des internautes.

Et dire qu'on arrête pas le progrès...

mercredi 7 janvier 2009

Panne d'humour

Dans une petite ville de la côte-nord...


Au début des années 80, un journaliste de faits divers a écrit, à la blague, que certaines femmes vivant à la maison devaient être déçues, parce qu'un agresseur sexuel en fugue avait finalement été arrêté dans leur quartier. Beaucoup de femmes ont réagi! L'une d'elles, femme d'un policier originaire de Montréal, était particulièrement outrée du fait que ce journaliste véhiculait que les femmes rêvaient d'être agressées sexuellement et déplorait du même coup, son humour de mauvais goût.

Le journaliste poussa l'audace, en lui répondant que si elle n'était pas capable de saisir les particularités de son humour régional, elle pouvait très bien retourner à Montréal. Il n'y avait vraiment rien de très drôle dans cette histoire...
Il n'y a pas si longtemps...


La pluie de critiques qui a suivie le Bye Bye, commence à faire réfléchir sur la qualité de l'humour au Québec, autant que sur les limites à ne pas dépasser. Jean-François Mercier, qui s'est auto-pelure-de-bananisé au Bye Bye et qui est en train de s'enfoncer dans les couloirs du repentir et du mea culpa, est un exemple flagrant de la mince ligne séparant la liberté d'expression du mauvais goût. La grande erreur des scripteurs et des humoristes, c'est de penser que la vulgarité et l'irrévérence fait vendre, comme les gros nichons de la Budweiser. Je sais que la formule peut paraître grossière, mais pour faire appel au cerveau reptilien, la grossièreté et la dentelle opèrent de la même façon...


Personnellement, payer $60 pour entendre un mec gueuler sur scène contre tout ce qui bouge, visant ainsi à favoriser un défoulement collectif, ça ne m'amuse pas du tout. L'humour a beaucoup de valeur quand il est subtil et intelligent, et les humoristes ne s'en portent que mieux. (Je suis persuadé que les humoristes préfèrent les applaudissements aux menaces de mort!) L'humour irrévérencieux ne pourra certainement pas continuer son escalade, sans être questionné, remis en question ou tout simplement boudé par les spectateurs, dont la raison dépasse sûrement celle des reptiles.


Peut-être que les spectacles d'humour se dissocieront du monde culturel et redeviendront-ils marginaux? Tout comme dans le temps des spectacles de stand-up dans les bars? Après tout, qu'est-ce qu'il reste après un show d'humour, mis à part des critiques...

samedi 3 janvier 2009

Début d'une année nouvelle en berne

Matin étouffé

Les vapeurs froides du Saguenay, servent de toile de fond à un drame familial des plus déchirants; "mi novia"a bien versé quelques larmes, je me suis retenu et réconforté dans le regard étincelant de mon fils de 20 mois...
La détresse est présente partout, même quand on ne la voit pas, quand on ne la soupçonne pas et surtout quand on refuse de la voir. Les maisons et les quartiers cossus, ne protègent en rien de la souffrance; l'homme est le charpentier de ses propres défenses et de sa propre sagesse.

Mauvais début ou mauvaise fin?

Il y a bien sûr les critiques du Bye Bye qui fusent de partout, qui noircissent les ailes des canards, qui réchauffent les touches du clavier; burn it to the ground!
Le Bye Bye, qui se voulait historiquement une revue critique de l'année, devient la cible des critiques, comme quoi les arroseurs n'ont pas fini de se faire arroser et vice-versa!
À quoi fallait-il s'attendre de plus? À de vrais politiciens dans des sketches qui font des jokes? (Non, c'est vrai, André Boisclair s'est déjà brûlé les ailes dans la porte de la tente!) Véronique Cloutier c'est Véro, avec sa voix qui manque de force, ses propos qui manquent de conviction et certaines parodies qui manquent franchement de jugement. À quoi fallait-il s'attendre de plus? La paix dans le monde? En ce qui me concerne, il y a des traditions qui peuvent bien se perdre.
...et la suite!

Pendant quelques jours, nous avons réussi à oublier la crise financière, le tout agrémenté par le joyeux cliquetis des cartes de crédit et entériné par le rapport annuel de transactions d'Interac. Nous tentons souvent d'offrir la lune à ceux que nous aimons, espérant qu'il y ait une ligne directe offerte par Branson et Virgin bientôt.

Il faut quand même être prudent et garder en tête que de surconsommer, ne nous mènera nulle part. La morosité du climat économique, le découragement, la détresse et le désir de vivre "autant" que les autres, peuvent facilement nous entraîner vers des matins étouffés que personne ne souhaite vraiment. L'argent ne doit jamais devenir un maître, au mieux, on le laisse être un outil.

vendredi 2 janvier 2009

Une montagne de préjugés (édition revisitée)

Dans la liste des grands disparus de 2008, on fait souvent mention de l'acteur australien Heath Ledger, qui a su livré une performance dérangeante d'un joker psychopathe, dans Le Chevalier Noir de Chris Nolan.

Je vis à Chicoutimi. Une ville remplie de gens dynamiques et sympathiques. Comme toutes les petites villes, on y trouve des mentalités inertes, qui ne changent pas et qui auront sûrement de la difficulté à changer. Quel est le rapport avec Ledger? J'y arrive, inévitablement!
À la sortie du film Brokeback Mountain, qui n'aura sûrement pas connu un très grand succès à Chicoutimi, j'ai quand même eu la chance de pouvoir le visionner en salle. Dès mon entrée dans la salle, j'ai été surpris par la maigreur de l'assistance; un homme à l'ouest, un à l'est et quatre femmes assises côte à côte. Les quatre femmes m'ont dévisagé avec beaucoup d'insistance, comme s'il était impossible que je puisse m'intéresser "uniquement "à la démarche du réalisateur Ang Lee. (La tempête de glace, Tigre et Dragon ) Évidemment, je me suis assis au nord, derrière le groupe d'enquêteuses faisant visiblement erreur sur la personne, et j'ai compris pourquoi les deux seuls hommes présents s'étaient éloignés.
Une des femmes demande à sa copine:
"Ton chum, y'aurait pas aimé ça voir ce film-là?"
Et sa copine de lui répondre:
"Oh non! André, les films d'homosexuels, pas capable, trop sensible."
Je me demande encore si le siège des émotions de André, est vraiment la partie la plus sensible de son anatomie.

Les préjugés réussissent toujours à nous amener sur de fausses pistes, du moins au départ. Les tabous et les préjugés ne sont malheureusement pas morts avec Ledger, qui a fait quand même preuve de beaucoup de générosité pour chausser ce genre de souliers. Le film de Ang Lee les a ravivé, mettant en scène une histoire d'amour prenante et insoutenable entre deux hommes, dans le monde plutôt hermétique des gardiens de moutons en montagne.
J'imagine très bien André en train d'exercer des pressions, pour que Milk de Gus Van Sant ne soit pas diffusé dans le cinéma de son patelin. Après tout, il est sûrement un chien de garde de la morale, qui travaille avec ardeur à défendre ses valeurs, motivé par sa très grande sensibilité.

Jusqu'à maintenant, le film n'y est pas encore...

jeudi 1 janvier 2009

Les revanchards de l'oubli

Le 29 décembre dernier, Richard Martineau sur son blogue demandait à ses lecteurs de décerner sérieusement le titre de personnalité de l'année, à quelqu'un de leur choix.

Un homme a écrit une longue lettre relatant sa dure journée dans le système de santé, et il demandait que le titre soit décerné à tous les travailleurs du système, pour qui "ce" travail relevait beaucoup plus de la vocation que de la routine...

J'ai répondu à ce monsieur que les militaires, les pompiers, les travailleurs du système de la santé tout comme les policiers vivent le syndrome du héros. Non seulement ils veulent la reconnaissance d'un travail pour lequel ils reçoivent une rémunération souvent assez substantielle, mais ils veulent aussi des prix et des honneurs, car ils le méritent et nous les oublions.

Ces travailleurs reçoivent un salaire pour des soins, des gestes de sauvetage, d'assistance à la population, car ce sont là leurs responsabilités professionnelles. Je peux comprendre qu'il puisse y avoir un déficit de considération de la part du grand public face à certaines professions, mais ce n'est pas en se plaignant et en décidant de se décerner un prix, que la cote sera meilleure. Si votre TRAVAIL est d'aider les gens et que vous avez signé un contrat moyennant rémunération, en sachant très bien à quoi vous attendre sur votre chèque de paye du jeudi, alors que vous faut-il de plus? Une médaille par semaine?


Si vous êtes malheureux dans votre travail, malgré les nombreuses tapes dans le dos d'encouragement, il faut changer de travail, car ce ne sont pas les honneurs et la reconnaissance qui vont améliorer votre sort. Les gens qui ont besoin d'aide et qui sont malades auront toujours besoin d'aide, alors nous avons le devoir de les aider et tant mieux si nous sommes payés...
Cette catégorie de travailleurs est tellement habituée à voir des reportages de type "human interest", qu'elle en oublie l'essence même de son intervention; les malades devraient être leur premier intérêt. Il ne s'agit pas ici de missionnaires ayant abandonné une vie de luxe pour aider les autres, au contraire nous avons affaire à des syndiqués avec des conventions collectives de type"couilles-en-or" qui essaient de nous faire croire qu'ils sont les grands oubliés de cette société. Même avec la plus grande des humilités et la meilleure des plumes pleurnichardes, je ne souscris à aucun élément de pitié que tentait de susciter cette lettre.

Le simple fait de décrire comment certains patients sont désorientés et peuvent ajouter à la difficulté du travail, m'a fait bondir sur mon siège Il faut toujours que ce soit la faute de quelqu'un, si on est malheureux et sans reconnaissance, mais disons qu'une médaille de temps en temps mettrait un peu de baume sur la plaie.
C'est drôle, je me sens comme quelqu'un qui refuserait de signer un chèque de paye...