mercredi 7 janvier 2009

Panne d'humour

Dans une petite ville de la côte-nord...


Au début des années 80, un journaliste de faits divers a écrit, à la blague, que certaines femmes vivant à la maison devaient être déçues, parce qu'un agresseur sexuel en fugue avait finalement été arrêté dans leur quartier. Beaucoup de femmes ont réagi! L'une d'elles, femme d'un policier originaire de Montréal, était particulièrement outrée du fait que ce journaliste véhiculait que les femmes rêvaient d'être agressées sexuellement et déplorait du même coup, son humour de mauvais goût.

Le journaliste poussa l'audace, en lui répondant que si elle n'était pas capable de saisir les particularités de son humour régional, elle pouvait très bien retourner à Montréal. Il n'y avait vraiment rien de très drôle dans cette histoire...
Il n'y a pas si longtemps...


La pluie de critiques qui a suivie le Bye Bye, commence à faire réfléchir sur la qualité de l'humour au Québec, autant que sur les limites à ne pas dépasser. Jean-François Mercier, qui s'est auto-pelure-de-bananisé au Bye Bye et qui est en train de s'enfoncer dans les couloirs du repentir et du mea culpa, est un exemple flagrant de la mince ligne séparant la liberté d'expression du mauvais goût. La grande erreur des scripteurs et des humoristes, c'est de penser que la vulgarité et l'irrévérence fait vendre, comme les gros nichons de la Budweiser. Je sais que la formule peut paraître grossière, mais pour faire appel au cerveau reptilien, la grossièreté et la dentelle opèrent de la même façon...


Personnellement, payer $60 pour entendre un mec gueuler sur scène contre tout ce qui bouge, visant ainsi à favoriser un défoulement collectif, ça ne m'amuse pas du tout. L'humour a beaucoup de valeur quand il est subtil et intelligent, et les humoristes ne s'en portent que mieux. (Je suis persuadé que les humoristes préfèrent les applaudissements aux menaces de mort!) L'humour irrévérencieux ne pourra certainement pas continuer son escalade, sans être questionné, remis en question ou tout simplement boudé par les spectateurs, dont la raison dépasse sûrement celle des reptiles.


Peut-être que les spectacles d'humour se dissocieront du monde culturel et redeviendront-ils marginaux? Tout comme dans le temps des spectacles de stand-up dans les bars? Après tout, qu'est-ce qu'il reste après un show d'humour, mis à part des critiques...

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