mercredi 5 mars 2008

Braver tous les interdits

Avec Les yeux grands fermés, Kubrik nous a amené sur les chemins de l'interdit. L'histoire de ce jeune médecin de bonne famille, obsédé par l'idée que sa femme puisse avoir eu une liaison avec un autre homme, le conduit dans les dédales de sociétés secrètes transgressant les lois sociales. Mais l'interdit le plus sous-entendu est celui de l'inconscient du jeune médecin. comme quoi nos conditionnements ont la couenne dure.

No country for old men des frères Coen nous amène plutôt sur le grand chemin de l'immoralité; celui où l'argent pousse faire à faire des choses, comme si l'engrenage devenait la vraie vie. Il nous force à admettre qu'il peut y avoir une relation entre les psychopathes et les tueurs à gages, où même la folie la plus profonde pour certains peut devenir une façon de vivre presque acceptée... un genre de code d'éthique pour les crapules et les canailles grosse pointure! Je comprends que le pape ait trouvé les propos de ce film un peu tendancieux! La performance des acteurs, malgré une violence plutôt accessoire, est remarquable tout autant que l'adaptation des frères Coen.

Le gouvernemnet fédéral et Téléfilm Canada ont ajouté une clause dans leur processus de sélection, pour le financement de certaines ooeuvres cinématographiques. Ces films ne devront pas déranger l'ordre social , ce qui selon certains juristes, pourraient bien ressembler à une tentative de censure. Il faut dire qu'un film dont l'action se déroule principalement dans un bar de danseuses, peut présenter un caractère relativement dérangeant et je ne parle pas ici du très suave Exotica d'Egoyan. Je pense qu'il faudra faire preuve d'imagination pour contourner cette foutue clause, sinon être prêt à encore braver tous les interdits pour que les gens comprennent que le cinéma, ce n'est pas la réalité mais la représentation possible d'une possible réalité... Venant de Harper et de son gouvernement conservateur, le scénario était plutôt prévisible et les rebondissements ne laissaient présager que le pire. On peut toujours croire que seule l'intrigue suffirait à assurer le succès de la production, mais le bide était déjà chronique d'une mort annoncée...

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