mercredi 19 mars 2008

Le bonheur de la poursuite

"If you can't stand the heat, stay out of the kitchen"

Lors d'une conférence sur les assurances de responsabilité civile, l'invité nous a parlé d'une annonce qu'il avait vu dans le métro de New-York. Le petit papier, avec des numéros de téléphone détachables, disait quelque chose du genre; "Si un jour dans votre vie, vous avez été lésé par quelqu'un ou quelque chose, appelez-moi et vous obtiendrez un règlement."

Ce petit message représente bien la culture américaine en matière de poursuite au civil, bien installée depuis plusieurs années. Au Québec, la poursuite en diffamation est plus populaire, mais elle est souvent ambiguë, du fait qu'elle implique des personnages publics un peu frileux. On ne poursuit pas seulement pour atteinte à la réputation, on y ajoute des dommages et intérêts, des pertes de revenus etc...

Certains diffamés, relativement solides psychologiquement et bien ancrés dans la communauté ont flairé le pactole. Après tout, un petit revenu supplémentaire ne fait pas de tort à personne, quand un avocat fait tout le travail et que notre vie se tient encore debout. Comme la plupart des règlements se font hors cour pour décourager les individus sans scrupule, il est facile de tirer son épingle du jeu, tout en ayant le sentiment d'avoir préserver son honneur et son intégrité.

Les poursuites en diffamation sont cautionnées par l'opinion publique, même si beaucoup de gens ne font pas la différence entre liberté d'expression et diffamation.

Rétablir une réputation qui nous précède, demande souvent plus qu'un procès et peut servir de gros «plaster» à la paronoïa des hommes publics. Il faut être cohérent avec ses choix de carrière; un pompier sait qu'il risque de se brûler...

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