Le hockey junior au Québec souffre d'une dénaturation cyclique; à chaque 10-15 ans, la violence-spectacle prend le dessus sur la stratégie du jeu, qui attire moins les foules que le sang.
Loins de se sentir menacés par les poursuites au criminel comme celles du milieu professionnel pour des gestes de sauvagerie, les joueurs du junior se sentent à l'abri du regard de la police, dans la fosse où ils sont les lions. Les petites arènes leur servant de déversoir à testostérone, attirent pourtant de plus en plus l'attention du milieu légal.
Non, je ne me transformerai pas en gérant d'estrade sous le coup d'une quelconque baguette magique. Je préfère encore garder ma condition d'intello frustré face à un sport national qui nous ressemble de moins en moins, à celle des iguanes qui alimentent le débat.
Les gladiateurs des temps modernes, qui essaient de nous donner l'impression qu'ils ont un "honneur" à défendre, s'y prennent de la mauvaise façon. Mais l'engrenage du "plus-de-billets-vendus-si-robustesse-en-prime" a vite fait de les rattrapper au passage.
Dans les années 80, j'ai écrit un texte dans La Presse qui parlait de la violence au hockey et où je proposais de rendre la mise en échec illégale. Le premier et seul argument contre, fut que les spectateurs allaient déserter les arénas, les centre civiques, les patinoires, les forums, les Centre Bell, les lacs et les rivières gelées du Québec. 20 ans plus tard, le débat reprend de plus belle et cette fois ce qui se passait autrefois dans des stades à l'abri des regards, est diffusé sur le réseau national et suscite bien des questionnements. L'équation est pourtant simple; pas de violence-spectacle, moins de billets vendus et seulement à quelques intellos venus admirer la finesse d'un des plus beaux jeu de stratégie, complètement dénaturé.
On est pas mal proche de "Du pain et des jeux", dans un monde de sport où il fait bon se taper sur la gueule. Ce qui me coupe les deux jambes, c'est la façon dont les joueurs de hockey ne réagissent qu'après coup, quand ils entendent le mot" poursuite au criminel" et passent directement au "mea culpa" respectable et lamenteux... Est-ce qu'on entend si mal que ça dans un casque de hockey? À moins que les entraîneurs soient muets et encore une fois tenus à une obligation de résultat...secrète?
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