mardi 12 février 2008

Pour une culture sans trop d'arrière-goût

Dans un monde culturel, on peut regarder le banquier à TVA ou on peut lire Kundera... On peut se mettre de bonne humeur en écoutant la Compagnie Créole, ou plonger dans l'univers bouleversant de Coltrane. Toutefois, ce n'est pas la diversité qui fait la culture ni sa consommation. Les connaissances qui composent notre univers culturel sont plutôt intrinsèques; soit on s'identifie, soit on connaît.

Je me souviens m'être intéressé au phénomène Country, qui est le plus gros vendeur de disques toutes catégories confondues, pour me rendre compte que c'était une musique naïve, quasi enfantine que l'on pouvait facilement confondre avec des berceuses. C'est probablement de là que venait l'intérêt des auditeurs; d'un ailleurs intra-utérin.

On peut aimer le jazz pour l'ambiance feutrée qu'il procure dans un souper en tête-à-tête, mais où est l'intérêt si on ne l'écoute pas avec attention? On peut l'aimer parce que sa structure musicale relève d'une mathématique riche, digne du plus brillant des autistes de haut niveau. Par contre, il est difficile d'aimer le jazz si on ne connaît rien à la musique et c'est la raison pour la quelle les «chanteurs et les chanteuses» volent toujours la vedette aux musiciens, ce qui est une injustice profonde et difficilement réparable. La musique populaire est tout sauf bonne et créatrice. Elle est le produit d'un produit de consommation qui au lieu de favoriser un intégration culturelle personnelle, nivelle par le bas en nous disant ce que nous devons écouter pour être cultivé. Malheureusement, la culture populaire contribue elle aussi à créer une génération de parvenus culturels, issus des cotes d'écoute et des« top ten» ad nauseam.

Les goûts, semble-t-il, ne sont pas à discuter. Mais quand notre univers culturel est aussi insipide que ce que le «commerce» nous sert, de quoi pouvons-nous parler? Rien n'est gratuit dans ce monde culturel, au sens propre tant qu'au figuré, mais l'effort à fournir pour être sensibilisé aux démarches qui ont de la valeur, profite avec le temps. Pour aimer la philosophie, il faut lire les philosophes...

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