dimanche 21 décembre 2008

Les dangers de l'abandon

"Le ministre Flaherty forme un conseil d'experts financiers, afin de dégager des pistes de solutions à la crise financière"

En psychologie, on dit que demander de l'aide est une ultime démonstration de force. En finances, la démarche peut être perçue autrement. Il y a un côté très inhabituel, à ce que le gouvernement demande de l'aide de non-élus afin de dénouer des impasses économiques. Ce n'est pas tout à fait le loup dans la bergerie, mais j'ai tendance à redouter les intérêts personnels des privés...

Encore une fois, mesdames et messieurs, nous sommes peut-être en train d'assister à un "partenariat" informel, qui pourrait bien décider de l'avenir économique de 25M d'habitants, dans une recette salvatrice, cautionnée par un gouvernement qui navigue à l'aveuglette. J'ai toujours décrit les ministres du cabinet Harper comme manquant d'envergure et certaines nominations comme étant improvisées. Toutefois, se retrouver sans moyen à la barre de l'état, après avoir pratiquement nié l'existence de cette crise financière, équivaut à un constat d'échec annoncé. À chaque déclaration d'un de ses membres, j'ai toujours l'impression que ce gouvernement croule sous l'opinion publique et pourrait très bien sombrer dans le pouvoir clandestin ou la gouvernance parallèle; former un conseil d'experts extra-gouvernemental est une action parallèle en soi!

Un gouvernement qui a besoin de s'adjoindre des experts, pour pallier à une situation financière difficile, s'installe dans une mollesse de gouvernance, qui risque de miner la confiance des canadiens. Le mandat d'un gouvernement élu est de gouverner, pas d'écrire une thèse sur les redressements économiques possibles en situation de crise. Il est difficile de concevoir qu'une telle initiative ne fasse pas l'objet de plus de critiques, comme s'il était normal qu'un gouvernement accablé en temps de crise, ne puisse plus compter sur l'expertise de ses ministres, excepté pour demander de l'aide.

Paul Martin avait l'habitude de dire à l'énoncé de ses budgets et cela même si tout allait mal: "Nous vivons une époque extraordinaire M. le président...". Jim Flaherty ne pourrait sûrement pas en dire autant aujourd'hui et, qui sait, peut-être que son prochain énoncé de budget sera lu en chambre par Desmarais fils?

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