jeudi 31 janvier 2008

L'humeur est maître

Difficile de ne pas écrire, même quand on en a pas envie. Le clavier devient rapidement une excroissance de ma pensée disloquée, qui se remet en place dès que les premières lettres apparaîssent. Chaque mot en amène un autre et un autre et un autre... Le sujet est peu important, seul le rythme et le bruit de mes doigts sur les touches, me poussent à aller plus loin dans la dépendance de mon besoin. Je n'exerce aucun contrôle , aucune censure, aucune atteinte à ma vie privée, je me prive de vie un court instant et laisse jaillir une fugace électricité cérébrale.

J'ai toujours dit que l'encre était mon sang quand je me servais d'un stylo; ce portable me sert à la fois de coeur, de cerveau et de mémoire. Tout s'organise dans un moment neuronal et le transfert vers le silicium conclut la transaction alchimique de l'écriture virtuelle. Je deviens ce que j'écris tout comme je suis mon cerveau et mes pensées. La chose la plus importante dans ce monde, est la capacité de penser par soi-même, malgré les aliénations et les hypothèques mentales que nous imposent une vision du monde centriste et superficielle.

Les journalistes défendent corps et âme la liberté d'expression et se battent contre la censure, mais ils sont les premiers à censurer et couper les textes sollicités auprès de leurs lecteurs(...)
Voilà un phénomène inquiétant qui demande une petite minute de réflexion! Qui sont-ils pour juger de la pertinence des mots des autres? Ne devraient-ils pas être les gardiens d'un certain équilibre de la force de l'écriture? Au contraire, ils se comportent comme des travailleurs menacés, dans un monde où la réflexion spontanée prend de plus en plus de place. Mais l'éveil des masses ne contribue-t-elle pas justement à une plus grande connaissance de l'écriture et à une meilleure compréhension du monde dans lequel nous vivons?

Je me sens de moins en moins concerné par les médias, les opinions et les chroniques ne servent pas à grand-chose! Je n'ai pas beaucoup de sympathie pour l'éditorialiste vedette qui marche la tête haute sur la rue, parce qu'il travaille au «journal». Je pense que l'humeur finit par prendre beaucoup plus de place dans nos vies qu'une information stigmatisée, enrubannée et mise en boîte, pour que ça fasse beau! La vie n'est pas un fait divers, elle est une découverte dans un continuum, qui demeure toujours intéressante, même dans la psychose la plus profonde...

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