Après le visionnement du film, j'étais toujours partagé entre la nécessité d'un tel film et sa réelle qualité cinématographique.
Polytechnique est un film. Ce n'est pas un documentaire, ni une reconstitution fidèle des évènements. La preuve, on ne voit pas l'école polytechnique, le tournage aurait pu se faire n'importe où, dans n'importe laquelle polyvalente.
Est-ce que la dimension poétique du film diminue l'impact de la violence? Non, car tout le monde connaît le dénouement de ce drame. Est-ce que "le tueur" du film correspond au profil de Lépine? Chose certaine, aucune haine, aucune intelligence ou lucidité ne peut mener à un acte semblable, si elle n'est accompagnée d'un désordre mental. Quand on parle de l'intelligence indéniable de Lépine, il faut comprendre que même la partie la plus saine de sa psychose, pouvait le pousser à tuer ces jeunes femmes, car l'obsession de sa quête était sa seule vérité. Mais il n'était pas sain d'esprit pour autant...
Le film de Villeneuve, présente des similitudes de réalisation évidentes avec Elephant de Gus Van Sant, ce qui lui enlève un peu de son cachet personnel; on ne peut parler ici d'un clin d'oeil!
Était-il nécessaire de faire Polytechnique? L'art ne devrait-il pas agrémenter nos vies, plutôt que d'essayer de nous faire digérer à nouveau des évènements aussi douloureux?
Même avec l'aval des familles des victimes, ne réside-t-til pas un fond d'impudeur à entourer ce drame, d'une poésie pour le moins morbide?
Je continue de penser que nous n'avions pas besoin de voir pour comprendre, ou de voir pour agir sur ce qui poussent les hommes à tuer des femmes. Les actions à poser sont nombreuses et ce ne sont pas les bons outils qui manquent. Le numéro 1; un meilleur contrôle des armes à feu et une plus grande sensibilisation aux désordres mentaux de toute sortes.
À la mémoire des victimes de Polytechnique...
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