Si on se laisse porter par le "Hollywood's mainstream", on se rend compte assez vite que pour un film avec un bon sujet qui a du succès, il existera facilement 4 ou 5 pâles copies, dont certains frôleront le mauvais goût et d'autres laisseront un arrière-goût douteux.
L'espèce de sensationnalisme entourant les films touchant à la mafia russe et ses ramifications nord-américaines, a de quoi étonner le plus parfait des téméraires. La violence et la cruauté y sont à leur paroxysme, les criminels ont des allures presque surnaturelles véhiculant leur pedigree tatoué et ils obéissent à un code d'honneur tout aussi nouveau que malléable.
Mais encore une fois, un film de fiction trop explicite dans la représentation graphique de la violence, du combat entre le bien et le mal, ne peut espérer s'élever plus haut qu'à la cheville du divertissement. C'est encore plus vrai si le réalisateur oublie le jeu des acteurs, ou ne se limite qu'à choisir la meilleure des 25 prises de chaque scène.
Une chose qui est très importante dans la fiction et substantiellement paradoxale, c'est le côté «vraisemblable», le fil conducteur, le lien qui empêche les spectateurs de décrocher à la deuxième heure. Ce n'est pas sans raison que les scénarios de type «bascule» ou «volte-face», connaissent souvent plus de succès que la moyenne des films; l'effet de surprise stimule les spectateurs et les ramène rapidement à une écoute active.
Le pire cadeau qu'un réalisateur puisse faire à son public c'est:1- de mettre trop d'explications textuelles en présumant que sinon personne ne pourrait comprendre. 2- s'attarder sur des effets spéciaux sanguinolents pour rejoindre un public plus large (particulièrement friand d'hémoglobine) 3- se complaire dans un texte inutile et une violence toute aussi inutile en croyant que c'est ce que les vrais cinéphiles aiment.
Personnellement, je crois qu'on a pas besoin d'armes à feu ou de faire exploser des bagnoles pour illustrer un climat de violence. Tout ce qu'il faut, c'est un acteur avec des yeux...et la rage intérieure d'un homme violent. Quiconque a déjà senti la violence dans le regard de quelqu'un, n'a pas vraiment eu le temps de se demander s'il était armé, mafieux ou acteur!