12h15, vendredi le 25.
Bien calé dans le siège du conducteur de mon auto, le pare-brise me sert d'écran de cinéma sur fond de musique classique. Il y a le guitariste à la bicyclette, une peu ivre, avec une perruque en vadrouille et un maquillage hybride ayant un peu du chanteur de Kiss et de celui d'Alice Cooper. L'hymne à la joie ajoute un petit côté débridé à ce clown urbain que tout le monde voit, mais que personne ne connaît...
Un adolescent descend la côte Racine en skate et chaque mouvement de poussée de son pied droit, correspond au rythme des Gymnopédies de Satie. Le hasard fait si bien les choses, qu'une image tout à fait banale, devient une oeuvre d'art si elle est sortie de son contexte.
Une vielle dame peine à se diriger en direction contraire, l'Adagio en la d'Albinoni semble tirer chacun de ses pas vers l'éternel.
Il y a toute une faune dans ma petite ville; professionnels à la recherche d'une pitance rapide, désinstitutionnalisés ayant oublié leurs pilules, jouvencelles étrennant la nouvelle camisole et des spectateurs largués cherchant quelque chose à se mettre sous l'oeil. Le palais de justice fait office de gare; une sorte de point de ralliement plus ou moins officiel, car personne ne veut vraiment s'y retrouver.
Le rythme ensoleillé des midis du centre-ville, me donne l'impression d'un happening informel. Un genre de fête du quotidien dont la durée est prédéterminée et minutée, mais dont le déroulement même relativement prévisible, amène un lot de situations bizarres que tout le monde prend plaisir à attendre, avant de retourner au travail.
Je me demande si cette étape philosophique de la journée m'est nécessaire et je me rend compte que l'anonymat dans la foule, me procure toujours autant de bonheur; celui de me faire au moins mon propre cinéma!
Bien calé dans le siège du conducteur de mon auto, le pare-brise me sert d'écran de cinéma sur fond de musique classique. Il y a le guitariste à la bicyclette, une peu ivre, avec une perruque en vadrouille et un maquillage hybride ayant un peu du chanteur de Kiss et de celui d'Alice Cooper. L'hymne à la joie ajoute un petit côté débridé à ce clown urbain que tout le monde voit, mais que personne ne connaît...
Un adolescent descend la côte Racine en skate et chaque mouvement de poussée de son pied droit, correspond au rythme des Gymnopédies de Satie. Le hasard fait si bien les choses, qu'une image tout à fait banale, devient une oeuvre d'art si elle est sortie de son contexte.
Une vielle dame peine à se diriger en direction contraire, l'Adagio en la d'Albinoni semble tirer chacun de ses pas vers l'éternel.
Il y a toute une faune dans ma petite ville; professionnels à la recherche d'une pitance rapide, désinstitutionnalisés ayant oublié leurs pilules, jouvencelles étrennant la nouvelle camisole et des spectateurs largués cherchant quelque chose à se mettre sous l'oeil. Le palais de justice fait office de gare; une sorte de point de ralliement plus ou moins officiel, car personne ne veut vraiment s'y retrouver.
Le rythme ensoleillé des midis du centre-ville, me donne l'impression d'un happening informel. Un genre de fête du quotidien dont la durée est prédéterminée et minutée, mais dont le déroulement même relativement prévisible, amène un lot de situations bizarres que tout le monde prend plaisir à attendre, avant de retourner au travail.
Je me demande si cette étape philosophique de la journée m'est nécessaire et je me rend compte que l'anonymat dans la foule, me procure toujours autant de bonheur; celui de me faire au moins mon propre cinéma!