mercredi 11 juillet 2007

Je blogue donc je suis

Toute ma vie j'ai eu le désir d'écrire. Écrire pour parler d'un quotidien qui quelquefois s'engrisaille dans la routine ou d'un bonheur qu'il faut partager à tout prix. Bien sûr il m'aurait été possible de faire journalisme et après quelques années en région à couvrir les chiens écrasés, préparer des topos avec des belles phrases policières préfabriquées pour le journal de 17h00. Mais je ne crois pas que ce métier me ressemble. Je suis plutôt du genre à me questionner, à fouiller, à peser le pour et le contre, sans pour autant me laisser emporter par la sacro-sainte rigueur journalistique...En fait, je ne crois pas à la rigueur journalistique, pas plus que je ne crois aux faits divers!

Le blogue, en revanche, me donne toute la latitude dont j'ai besoin pour me libérer de mon mal au quotidien. Il me permet une spontanéité que je n'aurais jamais soupçonné avant d'en être rendu là. Je pense que tout le monde decrait être lu, n'en déplaise à cet éditeur qui joue au boomerang littéraire avec mes textes. Je continue de croire que l'exercice de se dire avec le plus de vérité possible, vaut la peine d'être lu, même si c'est pour être critiqué. Je pense que de permettre à des gens de lire des textes qui ne sont pas vendus, est un cadeau de choix. Je persiste à penser que le fait qu'aucun critique ne vous conduise vers mes textes, est le seul gage d'un jugement non tronqué et d'une volonté réelle de m'exprimer sans censure ni attente...

J'écris au quotidien pour me nourrir de mon mal, et du même coup m'en débarrasser.

mardi 10 juillet 2007

Tempus fugit

Dans un univers constamment bousculé par le temps, le seul fait de penser à prendre son temps nous semble du temps perdu; les professionnels doivent planifier du temps libre et le bloquer à l'agenda tellement ils sot occupés. Mais n'est-ce pas tout le paradoxal de la chose?
Le temps est la seule chose que nous possédons réellement et nous le laissons nous posséder...
Nous venons au monde avec un banque d'années en réserve et c'est là la seule richesse que nous possédons vraiment. Qu'allons-nous faire de tout ce temps? En fait, il y a beaucoup d'applications possible. Nous pouvons le prendre, le vendre, le tuer, le perdre, mais nous ne pouvons pas le mettre de côté dans le but de l'utiliser...plus tard! Là-dessus, je n'ai absolument aucun conseil à vous donner!
Désolé, je n'ai malheureusement pas le temps de vous parler plus longtemps, mais je prendrai le temps d'écrire un autre petit texte demain, car demain est un autre jour.

lundi 9 juillet 2007

La force du monolithe esseulé

Après la mort de mes parents, j'ai compris la douleur de mes amis ayant déjà perdu des proches. Dans mon deuil, j'ai eu accès à cet océan de peine dans lequel toutes les souffrances s'entremêlent dans un magma de tristesse universelle. J'avais enfin accès à la peine des autres à travers la mienne; il est clair que c'était difficile avant, même à travers une empathie réelle. Nous devons permettre à nos peines de devenir sagesse...

Quand je repense à ces instants difficiles, je revois une scène du film de Kubrick «2001, l'odyssée de l'espace» où un monolithe style carbo-graphyte est planté sur une des lunes de Jupiter. Ce monolithe ne deviendra rien de moins qu'un deuxième soleil pour la terre... Je me suis toujours senti inspiré par l'aspect et la présence de ce monolithe, par son immuabilité, sa force tranquille et sa capacité à se changer lui-même. Solide et libre comme un monolithe...

mercredi 4 juillet 2007

Everest; la montagne intérieure

George Mallory, dans une lettre envoyée à sa femme Ruth , disait souffrir d'une engelure relativement sévère à un de ses doigts, mais lui avait spécifié que l'enjeu valait bien la perte d'un doigt...
Récemment, un montagnard qui a rebroussé chemin sur l'Everest déclarait à la presse canadienne qu'il n'y avait pas une montagne au monde qui valait un doigt...
Heureusement, la montagne elle, ne fait pas de doigt d'honneur!
Le fils de Mallory, George II, qui lui a atteint le sommet de l'Everest plusieurs années après la tentative «supposément» infructueuse de son père, a déclaré qu'il aurait préféré avoir un père plutôt qu'une légende...

Il est toutefois facile de juger des propos de montagnard, quand les déclarations publiques perdent un peu de leur substance ésotérique. La montagne c'est d'abord et avant tout une quête personnelle avant de devenir un exploit médiatique. Le même montagnard qui a dit qu'aucune montagne ne valait un doigt, prenait en jugement les humbles paroles de Mallory, qui était pour l'époque animé d'un feu sacré hors du commun. Il renchérit en disant: «Il en mourrait un par jour...» Dans toutes les expéditions du monde, il y a une clause sur le contrat qui parle de la possibilité d'y laisser sa peau; c'est aussi valable lors de l'achat d'une bière au dépanneur!
Les asprirations de vie des alpinistes sont bien réelles; jamais je n'ai rencontré quelqu'un qui serait prêt à mettre autant d'effort pour se suicider. Pourtant, pendant longtemps les grimpeurs ont été considérés comme des fous suicidaires, tirant leur motivation d'égos démesurément narcissiques.

Aujourd'hui, la montagne est devenue une industrie, tout comme la musique et le cinéma, comme les voyages et le tourisme. On vous vend des forfaits tout inclus. piolets en main, photo avec les enfants et la femme du guide népalais. On vous fait choisir la couleur du rideau qui pourrait très bien aller avec l'urne funéraire; il ne faut rien négliger, le danger est présent partout, surtout pour le néophyte en manque de sensations fortes, dont le compte en banque est passablement bien garni. Les alpinistes de haut niveau vivent d'un «sponsoring» à l'extrême qui gruge petit à petit le feu sacré, au profit d'un carnet de courses leur permettant de s'auto-proclamer dans le marché lucratif des gourous.

Je continue de penser que tout ce qui touche la haute montagne, touche à quelque chose de sacré, ne serait-ce que par la quête elle-même, faisant fi de l'exploit...La montagne ne présente pas de défi; elle est le défi! Seule l'expérience et un« esprit qui sert à penser» sont nécessaires pour aller y faire un tour. Le reste, c'est du matelotage et de la manipulation de quincaillerie que tout le monde peut apprendre, même dans le plus mauvais des livres.

L'important ce n'est pas d'être un bon grimpeur, mais un vieux grimpeur...

Un souper avec Mallory

Pendant que des hommes d'affaires en manque d'exposure se font mettre la boule à zéro pour une soi-disante bonne cause, un éditeur, qui avait l'habitude de déterrer les cadavres à l'époque, me renvoie aux douches avec mes textes... Voilà mon extrait de dérivé de simili quotidien culturel dans une région du Québec dont je tairai le nom, sans trop de conviction.
Je vis de deux passions; la montagne et l'écriture. Je travaille sur un projet qui devrait m'amener au camp de base de l'Everest en mai 2010. De là, je pourrai me laisser imprègner de l'ambiance entourant les diverses expéditions, surtout celles de George Mallory disparu en 1924, dont le corps a été retrouvé en 1999.
Suite à l'annonce de la découverte du corps de Mallory et à la lecture de sa biographie, j'ai ressenti une curiosité de montagnard, jumelée à mon feu sacré. J'aimerais écrire un bouquin comparant les méthodes d'alpinisme des pionniers avec celles des gourous autoproclamés d'aujourd'hui. Je voudrais ouvrir un fenêtre permettant de resituer les disciplines alpines comme un mode de vie et de pensée, et non comme un «sport extrême». De toute façon, le sport extrême en montagne n'existe pas; il y a le danger objectif et le danger subjectif, point à la ligne.
L'expérience est le seul acquis du montagnard, sa respiration est sa seule motivation et la mort fait partie de la vie en montagne, comme elle fait partie de la rue quand nous la traversons. Il n'y a pas d'accumulation de testostérone en haute montagne, on y gagne que de l'humilité, ce qui ferait beaucoup de bien à bien des gens que je connais...Mais continuons dans l'humilité! Ce projet représente environ $50,000 canadiens. Si vous avez envie de participer de près ou de loin, laissez-moi un message avec vos coordonnées, nous partagerons les droits de publication, ainsi que tous les autres profits potentiels.
Un souper avec Mallory, c'est le rêve de toute une vie et croyez-moi, ça n'a rien à voir avec un sport extrême...