Même après plusieurs années d'une enfance plutôt pieuse, où j'étais le chef des enfants de choeur de mon village, je dois admettre que je ne suis réellement pas ce qu'on peut appeler un crapaud de bénitier. Tout ça ressemblait beaucoup plus à un travail qu'à de la dévotion! Toutefois, après avoir visité Notre-Dame-de-Paris, la Sagrada Familia de Barcelone et les cathédrales de Séville et de Madrid, ces visions de grandeurs ont quelque peu ébranlé ma façon de croire ou de ne pas croire; je sentais mes genoux plier devant de telles réalisations, sans toutefois avoir envie de prier.
Je me suis mis à croire aux hommes, qui manifestement animés par une foi brûlante, ont mis 30, 50 et 100 ans à construire des cathédrales avec des socles de pierre immenses et solides, sur lesquels le temps ne semble pas avoir d'emprise. Était-ce du travail ou de la dévotion? Peut-être était-ce un mélange des deux? Un Dieu qui permet de se loger quand on le loge...
Je me suis questionné sur l'homme, cet étrange animal, qui avec un marteau peut construire une maison, mais peut aussi tuer son voisin. Le travail monumental de l'érection de ces temples, ne peut simplement originer d'une vision architecturale, mais d'un processus créatif issu lui-même de la force morale des travailleurs et de leurs outils. Travaux colossaux où les échéanciers n'existent pas...
Je me suis senti très petit face à ces cathédrales, mais le simple fait d'y être allé et d'en témoigner, me rappelle aujourd'hui que les grandes choses nous rendent vivants seulement parce qu'elles existent.